[ CONFINÉ ]

Série a : 17.03.2020 12H AM – 11.05.2020 12H AM

Tous les jours à la même heure, depuis le même point de vue, une photo est prise depuis un balcon. Comme une caméra de contrôle, la série qui en résulté vient témoigner froidement de la réalité du confinement dans un timelapse inédit, étiré sur presque 2 mois et qui aura enregistré aussi bien les changements de l’activité urbaine que les changements de saisons, de temps avec le passage à l’heure d’été, de la position du soleil, ou encore de la météo au jour le jour.

Série b : 56 jours

Chacun des 56 jours du confinement aura été l’occasion de profiter d’une attention retrouvée envers son environnement proche, d’observer par la fenêtre les détails que la ville et son univers artificiel avait rendu anecdotiques, comme effacés, le temps, les saisons, les ombres, les rythmes de la nature. Mais aussi une occasion pour se réapproprier un des thèmes centraux de la photographie et de l’art en général, celui du cadre, de la fenêtre, la fenêtre ouverte sur le monde.

Série c : 12 fenêtres

Un appareil Polaroid Land Camera 250, 3 lots de 10 films instantanés FUJI FP100C Silk périmés, pour aboutir à un catalogage systématique, prècis, et volontairement impersonnel des 12 fenêtres de l’appartement qui sert de lieu de confinement, 12 fenêtres qui constituent les uniques zones d’échanges avec la ville, avec le monde extérieur.

Série d : la nuit

La perception de la ville la nuit depuis un appartement, son silence pesant et anormal, ses rues sourdes et quasi vides, sa luminosité si particulière mêlant le jaune de l’éclairage artificiel à la noirceur des fenêtres et devantures inoccupées, brusquement délaissées. Une ambiance aussi singulière et surréelle qu’inquiétante retranscrite au travers de photos prises en pause longue avec un Polaroid SX70 et du film couleur.

Sont rassemblés ici des expérimentations (timelapse, tests de divers films Kodak, Polaroid, Fujifilm couleur et noir et balnc…), des images non retenues dans les séries, des photos complémentaires hors-série, des images de travail, mais aussi des ratés, et enfin tout le matériel utilisés pour les prises de vue soit 6 appareils au total, numérique et analogique (Fujifilm GFX50s, Polaroid Land Camera 250, Polaroid SX-70, Polaroid Image System E (Spectra), Fujifilm Instax Wide 300, Rolleicord Vb).

[ CONFINÉ ]

Le lundi 17 Mars 2020 à 12H00 afin d’enrayer la propagation du Covid 19, la France a choisi de confiner ses concitoyens rejoints au final par plus de la moitié de la population mondiale soit près de 3 milliards d’individus. Ce confinement a eu instantanément un violent impact tant du point de vue social que financier et politique, modifiant en profondeur notre façon de vivre mais aussi de travailler. Dans ce contexte où les déplacements sont règlementés voire interdits, que veut dire travailler en tant que photographe quand le sujet habituel de ses travaux concerne l’urbain, l’extérieur. Une réponse a été de considérer son lieu de confinement et cette situation en général comme le prétexte à une résidence artistique improvisée, aussi inédite qu’imprévue, et de voir dans les contraintes imposées par la pandémie des règles nouvelles pour produire, expérimenter, créer autrement, avec un regard différent. Ce projet aura été l’occasion de requestionner son travail de photographe, aboutissant à la réalisation de plusieurs séries au problématiques inhabituelles et aux contraintes inattendues, impliquant la mise en place de protocoles techniques stricts. Elles sont réunies dans ce catalogue témoignant l’expression d’une vision personnelle, une perception singulière de cette période où durant 56 jours nous nous sommes retrouvés confinés.